This website is using cookies

We use cookies to ensure that we give you the best experience on our website. If you continue without changing your settings, we'll assume that you are happy to receive all cookies on this website. 

Albiach, Anne-Marie: The Hermitage Road (detail) (Le Chemin de l’ermitage (extraits) in English)

Portre of Albiach, Anne-Marie

Le Chemin de l’ermitage (extraits) (French)

La vie parallèle des horizons de corps déjà vécus, les liens se dénouent dans une trajectoire, laissant au silence une dynamique de force ou de destruction.

 

Les contours d’une délinéation s’exercent sur le visage masqué et les membres, enserrent les poignets et leurs anneaux, le cou et sa chaîne. Luxure des premières heures ; lumière sur la levée des paupières, distinctes dans les couleurs. Sous la dentelle de la coiffe, les cheveux teintés argent «émergent dans une floraison de saisons inouïes».

Face à eux, complices dans le lieu privilégié, de blanc et de ceinture précise dans le flou de la jupe, elle vérifie de deux mains le point exact du masque, où le féminin et le masculin s’exaspèrent ; dans la pénombre du double, ils regardent avec apaisement, une fragilité dans leurs jabots d’un bleu évanescent : un songe indécis s’empreint d’elle à eux; dans l’attente, une blancheur irradie nos pulsions.

Comment pénétrer dans cette luminosité qui annule le spectateur le plus ardent. Deux ardeurs, l’une blanche, l’autre écarlate, séparées par le rideau d’une distance que les occlusions temporelles auraient travaillée.

Cela se situe dans une mémoire immédiate.

Un enjeu traverse les positions, de part et d’autre d’un reflet, alors qu’elle s’astreint à des mouvements altérant cette immobilité.

Ils interrogent leurs regards. Ils ne sauraient dire que ce qui avait été immobile le demeurerait, et se précipitent dans l’univers de l’instant qui porterait ce masque d’un présent ludique.

Elles ne sauraient plus qui il est, lui dont le regard donnait puissance d’entendre ces paroles étrangères et qu’il ne tenait que d’une passion lacérée ou parfaite — «mes lèvres sur tes lèvres»— et une mutité déjouée, cette irrépréhensible absence. La vélocité du hasard dans la froideur d’une fièvre, l’éblouissement.



Uploaded byP. T.
Source of the quotationhttp://irc.sunchat.hu/vers/

The Hermitage Road (detail) (English)

Parallel life of corporeal horizons already lived—the ties loosen along a trajectory, leaving to silence a dynamic of power or of destruction.

 

The contour of an outline constrains the masked face and the limbs, encloses wrists and wristlets, neck and neck band. Lewdness of earliest hours; light on lifting eyelids, distinct in color. Under the lace cap, silver-tinted hair ‘‘emerges in a flowering of unsuspected seasons.’’

Facing these accomplices in their preferred setting, soft skirts white and trimly belted, she verifies with both hands the precise point of the mask, where feminine and masculine become exacerbated. In the penumbra of the double, they look on with calm, a fragility in their frills of evanescent blue. An uncertain dream issues from her to them, a whiteness meanwhile irradiating our impulses.

How pierce this luminosity, which cancels the most ardent spectator. Two ardors, one white, the other scarlet, separated by the curtain of a distance fashioned as by time’s occlusions.

All that in an immediate memory.

A stake plays the positions, meandering a reflection, while she keeps to motions that alter this immobility.

They question their eyes. They’d be unable to say that what had been immobile would remain so, and they rush headlong into the world of the instant, which would wear this mask of a playtime present.

They could no longer know who he is, whose eyes gave power to understand these foreign words, power from nothing but a passion, rent or perfect—‘‘my lips on your lips’’—and a frustrated dumbness, this irreproachable absence. Speed of chance in the chill of a fever, vertigo.



Uploaded byP. T.
Source of the quotationhttp://www.scribd.com

minimap