Burine, Claude de: Mais quand j’aurai
Mais quand j’aurai (French)Mais quand j’aurai fermé les yeux Que vous serez sous les violettes Ou les ronces comme moi Que les nuages au-dessus de nous Se feront se déferont comme nous, Qui parlera pour nous? Qui dira: «Toi, tes yeux, Sont la couleur de la rêverie Et des jeunes ardoises Au printemps des pluies.
Et toi: ta peau Est la grive qui chante, Tes mains sont ma chaleur Et la fièvre de l’été Qui porte ton nom».
Le temps va où il veut Pose son habit de jonquilles Et d’eau où il veut, Nous n’avons rien Qu’une aile de papillon qui sèche Contre les vitres de la nuit. Nous ne sommes rien qu’une poussière Sous les lèvres avides du vent. Seul le langage Est le bronze qui dure.
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