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Chaulot, Paul: Hautes saisons

Portre of Chaulot, Paul

Hautes saisons (French)

Le ciel remue, je n'ai pas peur.
(Paul Eluard)
 
Un peuple, voici qu'un peuple nous montre
dans les déchirures
de sa foi la nôtre,
la nôtre toujours de même charpente
mais soudain chargée
de clartés nouvelles.
Un peuple, faut-il qu'un peuple nous dise,
à force de morts,
comment on désherbe
des blés encore verts?
La moisson dépend des dents de la herse,
d'un deuil la hauteur d'un homme sans maître.
Sang de Budapest, affiche de chair
aux murs de Paris,
du vrai, de celui qui hurle: «Commune!»
si fort que la neige un instant craquelle
où l'histoire impose au temps ses sommets,
sang de Budapest aux plaies de l'Espagne,
feux de Budapest au bûcher du Noir
qu'on lynche pour croire à la liberté,
nuits de Budapest chaque fois qu'un cri
de torture nie
quelque part sur terre
le droit le meilleur:
oh! tant mieux cela, tant mieux si demain
est la pesanteur de nos poings dressés,
si dans la fournaise
de l'été le chant d'une caille ébranle
un ciel sans espace.
 
Ce peuple, voici que ce peuple juge
avec le regard sûr d'un premier Mai.
Son muguet dévie
le cours de l'automne,
son muguet refuse
un autre terreau que ce mot de passe
donné pour franchir le coeur de l'éclair:
«debout, prolétaires!»



Uploaded byP. T.
Source of the quotationhttp://www.francianyelv.hu

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