La tristesse des menuets
Fait chanter mes désirs muets
Et je pleure,
D'entendre frémir cette voix
Qui vient de si loin, d'autrefois,
Et qui pleure.
Chansons frêles du clavecin,
Notes grêles, fuyant essaim
Qui s'efface,
Vous êtes un pastel d'antan
Qui s'anime, rit un instant,
Et s'efface.
Ô chants troublés de pleurs secrets,
Chagrins qui s'ignorent, les vrais,
Pudeur tendre,
Sanglots que l'on cache, au départ
Et qui n'osent s'avouer, par
Orgueil tendre.
Ah ! comme vous broyez les cœrs
De vos airs charmants et moqueurs
Et si tristes !
Menuets à peine entendus,
Sanglots légers, rires fondus,
Baisers tristes!