seins je vous aime
seins de la plage paisible
seins tendres seins de blé
bouches lourdes ma soif
seins torrides
au début de la nuit nous tirons les voiliers
par la main
où irons-nous? les vacances
la mer au creux des reins poserait ses lames
je t’aime
les baisers coquillages irriguent le soleil
seins je vous aime
mois de mai mois d’été mois de chaleur
terres caressantes de mes paumes
tes seins divisent les saisons
se terrent dans l’île
le léguant à qui déjà la possède
et la cultive
en tirant le blé
selon la façon de sourire qu’ont les yeux leurs trésors
par la vertu de l’herbe
tes seins savourent leur naufrage
s’émerveillent silencieux
d’être mères des cuisses et du ventre de la nuque et des
hanches
d’être au cœur du délire
tes seins multiplient leurs amis
mes mains
mes yeux
inventent à l’infini des raisons nouvelles
d’être par eux caressés
tes seins sont à l’affût
cueillent l’abeille
tes seins murmurent à mon oreille:
« nous sommes nus nous sommes nus
pour habiller les jours
« nous sommes lunes
« qui tu préfères est semblable à lui-même
« et différent
« selon que tu le caresses ou le délaisses »
à cet instant précis
entre la pluie et le beau temps
tes seins s’envolent
à l’abri de mes mains
expliquent l’arbre le feuillage de mes paumes
en quête de chant de fruits et de chaleur