Prassinos, Gisèle: Qualités d’apôtre

Lire et chanter est une chose propre tandis que parler c’est des minutes.

J’ai parlé et mon être brave a gémi.

J’ai joué peu et j’ai mal fini.

Parce que la fin c’est la fin d’une chose et quand je m’apercevrai que j’existe, je dirai : « La neige a commencé de tomber ce matin. »

J’ai vu très clair pendant que le ciel me regardait.

Et, parmi ces brouillards liquides, j’ai pensé qu’entre elles deux il n’y avait que chansons.

Alors, merveilleusement bien, j’ai couru vers la ferme en sifflant et mon coeur plus digne que la poussière a crié sous vos pas.

Mais, comme je n’ai jamais vu d’apôtre, je ne pourrai pas sortir d’ici. Aussi, avec un zèle sans pareil, mon âme simple et nonchalante a prononcé ces mots:

«Chose sucrée que la vanille ! »

Reading and singing are good, while speaking is just minutes.

I spoke and my honest self moaned.

I seldom played and I finished badly.

Because the end is the end of something, when I see I exist, I’ll say: ‘‘Snow started to fall this morning.’’

I saw things very clearly while the sky was looking at me.

And, among these damp mists, I surmised that between the two of them there were only songs.

Then, in wondrous spirits, I ran whistling toward the farm, and my heart more worthy than the dust shouted under your steps.

But, since I’ve not seen an apostle, I won’t be able to leave here. So, in an unparalleled eagerness, my simple and nonchalant soul said these words:

‘‘How sweet vanilla is!’’