L'Albatros (Francia)
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.
À peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. Az idézet forrása | http://fleursdumal.org/poem/200 |
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El albatros (Spanyol)
Por distraerse, a veces, suelen los marineros Dar caza a los albatros, grandes aves del mar, Que siguen, indolentes compańeros de viaje, Al navío surcando los amargos abismos.
Apenas los arrojan sobre las tablas húmedas, Estos reyes celestes, torpes y avergonzados, Dejan penosamente arrastrando las alas, Sus grandes alas blancas semejantes a remos.
Este alado viajero, ¡qué inútil y qué débil! Él, otrora tan bello, ¡qué feo y qué grotesco! ¡Éste quema su pico, sádico, con la pipa, Aquél, mima cojeando al planeador inválido!
El Poeta es igual a este seńor del nublo, Que habita la tormenta y ríe del ballestero. Exiliado en la tierra, sufriendo el griterío, Sus alas de gigante le impiden caminar.
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