Balassi Bálint: CHANT DE SOLDAT IN LAUDEM CONFINIORUM (Egy katonaének, in laudem confiniorum - 'az „Csak búbánat” nótájára' Francia nyelven)
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Egy katonaének, in laudem confiniorum - 'az „Csak búbánat” nótájára' (Magyar)
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CHANT DE SOLDAT IN LAUDEM CONFINIORUM (Francia)Sur cette terre immense
Quelle magnificence, Ô chevaliers, que les confins, Dans la timide aurore Où de beaux oiseaux d’or Chantent pour le plaisir humain, Quand pour nous contenter Le ciel a sa rosée Et la prairie ses doux parfums! L’ennemi s’annonçant, Le coeur du combattant Est comme une intense brûlure. Et parfois sans rien dire, Pour son propre plaisir, Dans la campagne il s’aventure. Il tue, il est blessé, Il fait des prisonniers, Pourpre à son front est la blessure. Sous les rouges drapeaux, Les soldats au galop, L’étendard flottant sur la lance, En foulant l’herbe verte, Vont à la découverte, Et le long de l’armée s’avancent. Beauté de leur regard, Selle de léopard, Heaume où le fier panache danse. Les chevaux d’Arabie Piaffent dans la prairie, La trompette annonce l’assaut. L’un garde les arrières, L’autre met pied à terre, L’aube le voit dans son repos. C’est ainsi chaque nuit. Le combat les poursuit, La fatigue leur mord la peau. Tout pour la renommée, Notre gloire assurée, Tout pour le combat et l’honneur! De ces mâles vertus, De vaillance vêtus, A tous ils montrent la grandeur. Ils volent par les prés, Poussent leurs destriers, Tels des faucons dans la hauteur. Dès qu’ils voient l’ennemi, Plus joyeux sont leurs cris, Ils vont bientôt rompre des lances. Si le sort de la guerre Soudain leur est contraire, Se dégageant avec aisance, Baignés de flots de sang, Tournant les poursuivants, Jaloux de les vaincre ils s’élancent. La plaine, les coteaux, Les bois sont leurs châteaux, Sans cesse ils vont à l’aventure. Embuscades, chemins De combats inhumains, Voilà les lieux de leur culture. La soif et la chaleur, La faim et ses douleurs Sont pour eux d’aimables figures. De leur sabre tranchant, En se réjouissant Ils cueillent, moissonnent des têtes. En grand nombre le sort, Sanglants, blessés ou morts, Sur le lieu du combat les jette. Le ventre du rapace Pour ces corps qui s’amassent, Sera la tombe toute prête. Ô troupes des confins, Hommes au grand destin, Vous tous, ô jeunes chevaliers, Déjà de par le monde Votre gloire est profonde, Splendide votre renommée. Que Dieu qui fait mûrir Les fruits daigne bénir Votre sort au sein des armées!
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