Goffette, Guy: Prière pour aller au paradis avec Jammes
Prière pour aller au paradis avec Jammes (French)A Jacques Réda
N'importe si Dieu a de la barbe qui grésille comme du vieux tabac de sacristie (c'est un peu
cette odeur-là de suif ou de saindoux brûlé qui tient le fond de la mémoire et qui l'empêche
de sombrer tout à fait dans les dorures et dans l'oubli)
ou s'il est glabre1, s'il fleure le savon de Marseille ou d'Anvers - j'invente naturellement
mais est-ce qu'on sait ? On est devenu si savant aujourd'hui de tous côtés qu'il n'y a plus moyen
de penser librement de travers comme un nuage en passant qui oublie de pleuvoir et attrape
un zéro dans son bulletin de météorologie - n'importe donc si le bon Dieu a des bajoues
et du ventre, s'il a soif et se pâme devant un ballon2 de rouge au goût de myosotis
et d'orties, ou s'il n'est qu'un bond de la lumière entre les galaxies (s'il y a des lapins là-haut
et s'ils sont bleus dans ta bruyère qu'on entend parfois trembler la nuit quand les poules du Père
Fouettard sont couchées, qui le sait, dites, qui ?) du moins ne porte-t-il pas un autre étendard
que celui du vent frais. La Légion d'honneur, il s'en balance bien, et Francis dont l'Académie3
n'a pas voulu a fait de même, lissant sa barbe de sacristain - les clochettes, il y en a partout
dans les prairies, qui tintent en ce moment, ça suffit aux bêtes pour que le ciel les reconnaisse et
leur ouvre une porte qui n'est dérobée qu'aux yeux.
Jammes, s'il a mis dans son vin un peu trop d'eau de Lourdes4, c'est que la vie est un rude chemin
pour qui marche dans son ombre comme dans un livre de botanique et n'a d'autre fortune que des noms
fleuris qui n'ont pas cours en bourse et pas d'entrée chez les fleuristes des capitales et des rois.
Ô Jammes, elle était donc si profonde la plaie ouverte en ton coeur un soir d'été plein d'abeilles
par la tant belle nue5 quand elle partit avec un monsieur qui est en résidence à Suez
qu'il ait fallu toute l'eau du Gave et le baptiste6 Claudel7, et Gide7 en acolyte, rien de moins,
pour encalminer8 l'amer en son île, ô vieux Christophe Colomb aux prises avec le feu d'Orthez,
et réparer le trou du coeur avec des feuilles comme la haie des poules après la percée
du renard d'or. C'est un peu grâce à lui du reste, comme s'il avait laissé une griffe dans ta chaussure,
que ton vers continue de boiter sur les chemins du ciel.
À présent, Jammes, qu'au carrefour du paradis, tu règles la circulation - Priorité
aux jeunes filles pâles et nues, aux ânes qui sourient ! ferme les yeux, je t'en prie, sur le malotru
qui roule à gauche et prend des chemins de traverse pour dire cette vie à vau-l'eau qui le dépasse
de tous côtés comme un champ par l'orage en plein midi, et le ciel est au bas du talus, et
sa foi d'enfant, ce grand jeu d'images tressautantes que grand-père lui détaillait. Ferme les yeux,
Jammes, pour qu'au jour dit la route me soit ouverte, que le gosse d'hier debout sur son vélo,
ayant repris mon vieux fonds de commerce, triomphe enfin du doute, du mal amour et de l'oubli.
Ô Seigneur qui dormez entre la camomille et le sainfoin, laissez-moi donc dans votre attente
croire au paradis des ânes, et qu'il me sera donné à moi aussi, par un jour de pluie bleue,
de braire tout doucement sur la grimpette étroite qui borde les nuages et qui mène tout droit
entre les bras du vieux poète délicieux.
1. Glabre : sans barbe. 2. Un ballon : un verre. 3. L'Académie : il s'agit de l'Académie française. 4. L'eau de Lourdes : l'eau bénite de la grotte des apparitions, au bord du Gave, le torrent qui passe à Lourdes. 5. "La tant belle nue" : alors que le poète vivait un amour partagé, les parents de la jeune fille s'opposent au mariage et lui font épouser un homme riche. La crise vécue alors par Jammes débouchera sur sa conversion au catholicisme. 6. Le baptiste : qui baptise ou donne le baptême chrétien. 7. Écrivains français contemporains de Francis Jammes. Claudel était un fervent catholique. 8. Encalminer : Terme de marine. Immobiliser par manque de vent.
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Ima, hogy Jammes-el mehessen a paradicsomba (Hungarian)Jacques Rédának
Mit számít, hogy van-e az Istennek szakálla és zizeg-e, öreg sekrestyei dohány
(mert ilyesmi a szag, háj, faggyú, égetett, belekapaszkodik az emlékezet, és
nem merül el nyakig az aranyozásban feledésben)
avagy sima, antwerpeni vagy Marselle-i szappan-szagú – hasraütés
szerint mondtam csupán, de ki tudja? Olyan sokoldalú, tudós elmék vagyunk ma már,
nem gondolkodhatunk szabadon, mint a felhő, mely mentében elfelejt esőzni, és egyes
időjárás-jegyet kap a leckekönyvbe – mit számít hát, a Jóisten tokás, avagy
tán sörpocakja van, szomjas és nefelejcs- s lehet, csalán-ízű pohár vörös előtt
kókadozik, vagy egy galaxisok közötti fény-ugrás csak (de az égi hangamezon,
mely éjjel zúgni kezd, mikor az Öregördög tyúkjai alszanak, van nyúl egyáltalán
s kék színű-e, ha van, ki tudja ezt, no ki?) egy biztos, zászlaja csak hűs szél, azt viszi,
lengeti. Hinti csak Becsületredjeit, Francis pedig, kibol nem kért a Francia
Akadémia, nos, ő ugyanígy csinálta, sekrestyés-szakállát simítva – mert kolomp
van elég a mezőn, cseng-bong mindenfelől, s az ég felismeri az állatokat így már,
ajtót nyit, amelyet csak a szemek nem látnak.
Jammes, ha borát kicsit fel is Lourdes-i vizezte, csak azért tette, mert a lét útja göröngyös,
ha az árnyékosabb felén közlekedünk vagy egy botanika-könyvben, s összvagyonunk
székesfővárosi tudósok fumigálta, árfolyam-nélküli, vadvirágos nevek.
Ó, Jammes, hát szíveden ennyire mély sebet ütött szép, meztelen kedvesed, amikor
méhektől zümmögő nyáresten megszökött egy úrral, aki épp Szuezben lakozott,
hogy zuhatagnyi víz kellett s Keresztelő Claudel, gyertyavivő gyanánt Gide, senki más,
szélcsendesíteni, partra vonni a bólyát, öreg Kolombuszom, tűzárral küszködő,
s szíveden a lyukat levéllel foldani, mint a megtizedelt csirkehadat ha ott
portyáz rókakoma. Egyébként egy kicsit neki köszönhető, cipődben hagyta tán
egy karmát, s így biceg versed ma is az ég ösvényén.
Most, Jammes, a mennyei, nagy útkereszteződés forgalmát irányítod – Elsőbbségadás
kötelező, ha sápadt, meztelen lányok, ha jámbor szamarak jönnek! Ó, kérlek, húnyj majd szemet
e fajankó felett, ki baloldalt halad, levágja az utat, s mondja folyás iránt
az életet, amely árad, mint a mező, töltés alján eget viharos délidőn,
gyermek-hitét – futó képek játéka volt, nagyapja szőtte még. Francis Jammes, húnyj szemet,
hogy megnyíljon az út előttem ama nap, hogy ez a srác, aki állva biciklizett
tegnap még, átvegye régi üzletemet, és kételyt, feledést, rossz vágyakat legyőzzön.
Bükköny s kamilla közt szendergő Uram, ó, add, hogy várjak reád, s higgyek a szamarak
paradicsomában, abban, hogy nekem is egy kék, esős napon kegyelem adatik,
s a felhőket szegő, keskeny kis kaptatón mely nyílegyenesen visz fel, a drága, vén
költő karjaiban bőghetek egykoron.
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