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Lamartine, Alphonse de: Iskija (Ischia in Serbian)

Portre of Lamartine, Alphonse de

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Ischia (French)

Le soleil va porter le jour à d'autres mondes;
Dans l'horizon désert Phébé monte sans bruit,
Et jette, en pénétrant les ténèbres profondes,
Un voile transparent sur le front de la nuit.

Voyez du haut des monts ses clartés ondoyantes
Comme un fleuve de flamme inonder les coteaux,
Dormir dans les vallons, ou glisser sur les pentes,
Ou rejaillir au loin du sein brillant des eaux.

La douteuse lueur, dans l'ombre répandue,
Teint d'un jour azuré la pâle obscurité,
Et fait nager au loin dans la vague étendue
Les horizons baignés par sa molle clarté!

L'Océan amoureux de ces rives tranquilles
Calme, en baisant leurs pieds, ses orageux transports,
Et pressant dans ses bras ces golfes et ces îles,
De son humide haleine en rafraîchit les bords.

Du flot qui tour à tour s'avance et se retire
L'oeil aime à suivre au loin le flexible contour:
On dirait un amant qui presse en son délire
La vierge qui résiste, et cède tour à tour!

Doux comme le soupir de l'enfant qui sommeille,
Un son vague et plaintif se répand dans les airs:
Est-ce un écho du ciel qui charme notre oreille?
Est-ce un soupir d'amour de la terre et des mers?

Il s'élève, il retombe, il renaît, il expire,
Comme un coeur oppressé d'un poids de volupté,
Il semble qu'en ces nuits la nature respire,
Et se plaint comme nous de sa félicité!

Mortel, ouvre ton âme à ces torrents de vie!
Reçois par tous les sens les charmes de la nuit,
Á t'enivrer d'amour son ombre te convie;
Son astre dans le ciel se lève, et te conduit.

Vois-tu ce feu lointain trembler sur la colline?
Par la main de l'Amour c'est un phare allumé;
Là, comme un lis penché, l'amante qui s'incline
Prête une oreille avide aux pas du bien-aimé!

La vierge, dans le songe où son âme s'égare,
Soulève un oeil d'azur qui réfléchit les cieux,
Et ses doigts au hasard errant sur sa guitare
Jettent aux vents du soir des sons mystérieux!

"Viens! l'amoureux silence occupe au loin l'espace;
Viens du soir près de moi respirer la fraîcheur!
C'est l'heure; à peine au loin la voile qui s'efface
Blanchit en ramenant le paisible pêcheur!

Depuis l'heure où ta barque a fui loin de la rive,
J'ai suivi tout le jour ta voile sur les mers,
Ainsi que de son nid la colombe craintive
Suit l'aile du ramier qui blanchit dans les airs!

Tandis qu'elle glissait sous l'ombre du rivage,
J'ai reconnu ta voix dans la voix des échos;
Et la brise du soir, en mourant sur la plage,
Me rapportait tes chants prolongés sur les flots.

Quand la vague a grondé sur la côte écumante,
A l'étoile des mers j'ai murmuré ton nom,
J'ai rallumé sa lampe, et de ta seule amante
L'amoureuse prière a fait fuir l'aquilon!

Maintenant sous le ciel tout repose, ou tout aime:
La vague en ondulant vient dormir sur le bord;
La fleur dort sur sa tige, et la nature même
Sous le dais de la nuit se recueille et s'endort.

Vois! la mousse a pour nous tapissé la vallée,
Le pampre s'y recourbe en replis tortueux,
Et l'haleine de l'onde, à l'oranger mêlée,
De ses fleurs qu'elle effeuille embaume mes cheveux.

À la molle clarté de la voûte sereine
Nous chanterons ensemble assis sous le jasmin,
Jusqu'à l'heure où la lune, en glissant vers Misène,
Se perd en pâlissant dans les feux du matin."

Elle chante; et sa voix par intervalle expire,
Et, des accords du luth plus faiblement frappés,
Les échos assoupis ne livrent au zéphire
Que des soupirs mourants, de silence coupés!

Celui qui, le coeur plein de délire et de flamme,
À cette heure d'amour, sous cet astre enchanté,
Sentirait tout à coup le rêve de son âme
S'animer sous les traits d'une chaste beauté;

Celui qui, sur la mousse, au pied du sycomore,
Au murmure des eaux, sous un dais de saphirs,
Assis à ses genoux, de l'une à l'autre aurore,
N'aurait pour lui parler que l'accent des soupirs;

Celui qui, respirant son haleine adorée,
Sentirait ses cheveux, soulevés par les vents,
Caresser en passant sa paupière effleurée,
Ou rouler sur son front leurs anneaux ondoyants;

Celui qui, suspendant les haures fugitives,
Fixant avec l'amour son âme en ce beau lieu,
Oublierait que le temps coule encor sur ces rives,
Serait-il un mortel, ou serait-il un dieu?...

Et nous, aux doux penchants de ces verts Élysées,
Sur ces bords où l'amour eût caché son Éden,
Au murmure plaintif des vagues apaisées,
Aux rayons endormis de l'astre élysien,

Sous ce ciel où la vie, où le bonheur abonde,
Sur ces rives que l'oeil se plaît à parcourir,
Nous avons respiré cet air d'un autre monde,
Élyse!... et cependant on dit qu'il faut mourir!



Uploaded byP. T.
Source of the quotationhttp://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques

Iskija (Serbian)

Sunce će da s danom drugom svetu mine;
na vidiku pustom Feb se tiho peo,
i baca, sekući duboke mrkline,
preko čela noći svoj prozirni veo.
 
Gledaj s vrha brda svetlosti mu guste
kao plamena reka što gorja napaja,
dok spiju u dolu, il niz breg se spuste,
il šiknu daljinom s dna vodenog sjaja.
 
Neodređen plamen, razasut u seni,
boji bledu tamu plavičastog dana,
a daljinom plove u talasa peni
vidici oprani svetlom sa svih strana.
 
Okean, zaljubljen u te žalne mirne,
tih, ljubeć im stope, u zanosu plahom,
kad stiskom zatone i ostrva dirne,
osveži obale svojim vlažnim dahom.
 
Vitki obris vala što se natrag osu
oko željno prati do u beskraj pusti:
ko ljubavnik koji steže u zanosu
devicu što neće i katkad popusti.
 
Nežan kao uzdah deteta što spava,
glas taman i bolan u vazduhu pline;
da l je odjek neba što sluh očarava?
Da l ljubavni uzdah zemlje i pučine?
 
Uzdiže se, pada, rađa se, izdiše,
Kao srce koje teret strasti slama;
sva priroda noćas ko da diše tiše,
na balženstvo svoje žalna slično nama.
 
Smrtniče, pij dušom te bure života!
Svim čulima primi čari noći ove:
da te slašću prožme, njen mrak te omota;
njena zvezda nebom penje se, i zove.
 
Vidiš breg što trepti u dalekom ognju?
Ljubavlju se pali ta svetilja kula;
tu, ko ljiljan svijen, draga se pognu
ne bi li požudno stope dragog čula.
 
Devica, sva u snu što joj dušu zari,
diže plavo oko što nebo obasja,
i nehajno rukom bludeć po gitari
u lahore noćne baca tajna glasja:
 
„Dođi! mir ljubavi ispunja daljinu;
dođi da uz mene svežost te očara!
Čas je: tek daleko jedro koje minu
beli se noseći spokojnog ribara.
 
„Otkako ti barka pobeže sa žala,
sledih svakog dana jedro ti niz more,
kao što, iz gnezda, golubica mala
sledi let goluba što se beli gore.
 
„Kroz tamu obale kad klizeći ode,
ja tvoj glas prepoznah u odjeku glasu;
a lahor večernji, umiruć kraj vode,
tvoj poj mi donese što se niz val rasu.
 
„Kad žalom od pene talas zaurlô je,
noću zvezdi morskoj šaputah ti ime;
Upalih svetiljku, i dragane tvoje
ljubavna molitva odgna nalet zime.
 
„Sad pod nebom mir je pun ljubavnog plama;
val namreškan usnu pokraj žala plava,
cvet spi na stabljici, a priroda sama
pod baldahin noći skuplja se i spava.
 
„Gle: trava ja za nas otkala dolinu;
loza se savija kroz vitke prevoje,
a dašak talasa kroz naranču minu,
i svećem što strga ovi vlasi moje.
 
„Pri svetlosti mlakoj visine smirene
pod jasminom cvetnim pevaćemo skupa,
do trena kad mesec, klizeć do Misene,
u vatrama jutra bled se ne okupa.“
 
Peva; i glas njen je već na izdisaju,
dok, sve tiše gnani zvucima laute,
smireni odjeci lahoru tek daju
klonule uzdahe, mirom prekinute.
 
Taj što bi, sa srcem u strasti i vatri,
pod zanosnom zvezdom, u ljubavnom trenu,
osetio naglo sve što duša snatri
kako oživljuje kroz draž uzvišenu;
 
Taj što bi, u travi, kraj smokvine kore,
kroz žubor talasa, pod modri baldahin,
sav na kolenima, od zore do zore,
njoj zborio samo uzdasima plahim;
 
Taj što bi, dahnuvši njen dah plemeniti,
osetio kosu koju vetar penje,
čiji pramen njene trepavice kiti,
il valja po čelu talasno prstenje;
 
Taj što bi, sputavši čase ubrzale,
vežući s ljubavlju dušu za kraj mio,
smetnuo da vreme teče niz te žale,
da li bi to smrtnik, da li bi bog bio?...
 
A mi, s obronaka tog zelenog Raja,
u kraju gde ljubav svoj Eden ugnezdi,
uz tužni šum vala smirenog odsjaja,
pod zrakama snenim na toj rajskoj zvezdi,
 
pod nebom gde život, gde blaženstvo cveta,
na žalu kud oko radosno preleti,
mi smo udisali vazduh drugog sveta,
Elizo!... A kažu mora se umreti!



Uploaded byP. T.
Source of the quotationhttp://feherilles.blogspot.hu

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