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The page of Kundera, Milan, French biography

Image of Kundera, Milan
Kundera, Milan
(1929–)

Biography

Milan Kundera (né en Tchécoslovaquie le 1er avril 1929) est un écrivain de langue tchèque et française. Il obtient le prix Médicis étranger en 1973 pour son roman La Vie est ailleurs . Il a obtenu la nationalité française en 1981.
Milan Kundera est né à Brno, en 1929, dans un milieu où l'art occupe la première place. Son père, célèbre musicologue et pianiste tchèque, lui apprend très tôt le piano. Il mettra à profit cet apprentissage lorsque, exclu du Parti communiste, il dut survivre de petits boulots et notamment pianiste de jazz. La musique influence son œuvre et sa vie, mais pas seulement la musique. Kundera sera baigné durant toute sa jeunesse dans un milieu cultivé, son cousin par exemple est un poète célèbre.
À partir de 1948, Kundera entame des études de littérature et d'esthétique dans la Faculté des Arts, mais après deux trimestres il change de direction et s'inscrit à l'Institut Cinématographique. Kundera les terminera en 1952, non sans avoir dû les interrompre quelque temps suites à des « agissements contre le pouvoir » qui l'ont exclu du Parti. Ce n'est qu'en 1956 qu'il est de nouveau admis dans le Parti communiste dont il sera exclu définitivement en 1970.

Période tchèque
Son premier livre, L'Homme, ce vaste jardin (1953) est un recueil de poèmes lyriques dans lequel Kundera essaie d'adopter une attitude critique face à la littérature dite de « réalisme socialiste », mais ne le fait qu'en se positionnant du point de vue marxiste.
Quelques années plus tard, il publie Le dernier mai (1955), une pièce politique consistant en un hommage à Julius Fucik, un héros de la résistance communiste contre l'occupation nazie en Tchécoslovaquie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Suit en 1957, Monologues, une collection de poèmes dans lequel Kundera rejette la propagande politique et accentue l'importance de l'authentique expérience humaine. C'est un livre de poésies d'amour, d'inspiration rationnelle et intellectuelle.
Fin des années 1950 et début 60, dans la Tchécoslovaquie communiste, Kundera est quelqu'un de très connu et apprécié. Il donne un souffle libérateur à la littérature officielle tchéque sous le « réalisme socialiste ». Mais dans la seconde moitié des années 60, un besoin de liberté se fait sentir parmi les écrivains et intellectuels tchèques.
Au 4e Congrès des écrivains tchèques, juin 1967, les écrivains sont, pour la première fois, en désaccord total avec la ligne de conduite des dirigeants du parti. Kundera devient la figure de proue de ce mouvement pour la liberté. Le discours qu'il tient dans ce Congrès fait époque dans l'histoire de l'indépendance de la pensée autocritique tchèque.
Influencé par sa déception du communisme, il développe dans la Plaisanterie le thème majeur de ses écrits : il est impossible de comprendre et contrôler la réalité. C'est également dans cette ambiance de liberté qu'il écrit Risibles Amours (1968). Deux œuvres vues comme des messagers de l'anti-totalitarisme.
Risibles Amours est composé de plusieurs petits textes qui parlent des relations intimes humaines et à travers cela du dysfonctionnement de la parole, thème qui apparaît dans toutes les œuvres matures de Kundera. Il analyse les thèmes de l'identité et authenticité et le phénomène de l'illusion (comment les faits changent de manière insaisissable en leur contraire). La plupart des histoires se déroulent dans la société tchèque du stalinisme tardif et témoignent de la réalité de cette époque.
L'invasion des soviétiques en 1968 mêt fin à cette période d'absolue liberté d'expression des médias et plonge le pays dans le néo-stalinisme pur et dur. Cette atmosphère restera inchangée jusqu'à la chute du communisme en Tchécoslovaquie en 1989. Dans ce climat froid, son militantisme, en faveur de l'indépendance et la liberté de la culture, lui coûtera son poste d'enseignant à l'Institut Cinématographique de Prague, ses livres sont retirés des librairies et il lui est interdit de publier.
la Vie est ailleurs est une forme de catharsis pour Kundera, il se confronte à son passé de communiste, sa place en tant qu'artiste.... et il s'en libère.
L'ambiance de la Valse aux adieux, supposé être son dernier roman (le titre original était Épilogue), est influencé par le régime aride qui régnait en Tchéquie après l'invasion de l'URSS. Pas question de politique dans ce livre. La situation étouffante qui règne en dehors du monde de la fiction n'apparaissent dans le récit que de manière occasionnelle.

Période française
En 1975, il quitte, avec sa femme, la Tchécoslovaquie pour la France où il enseigne à l'université de Rennes et se fait naturaliser français en 1981. Boris Livitnof nous éclaire, dans son article Milan Kundera : la dérision et la pitié, sur la manière d'agir du gouvernement tchéque :

« Non point que Kundera fût un ennemi du régime socialiste, mais sa manière de penser et d'écrire y est jugée hautement subversive. On a donc laissé partir l'auteur pour enseigner dans une université française (…) »

Ou encore :

« Ce n'est pas l'écrivain qui tourne le dos à son pays. Mais c'est son pays qui mêt l'écrivain hors-la-loi, l'oblige à la clandestinité et le pousse au martyre »

Aussi absurde que cela puisse paraître le fait qu'il soit interdit de publication dans son pays lui procure un sentiment de liberté. Pour la première fois de sa vie il peut écrire librement, la censure n'existe plus. Sachant que désormais il écrit que pour des traducteurs (son œuvre ne pouvant plus être publiée dans son pays d'origine), son langage se trouve radicalement simplifié.
La langue française maîtrisée, Kundera se lance dans la correction des traductions de ses livres, tâche qui lui prend beaucoup de temps. Dans la Plaisanterie, note de l'auteur, il explique l'importance et la raison qui le poussent à réagir de cette manière :

« Un jour, en 1979, Alain Finkielkraut m'a longuement interviewé pour le Corriere della sera. Votre style, fleuri et baroque dans la Plaisanterie, est devenu dépouillé et limpide dans vos livres suivants. Pourquoi ce changement ?"

Quoi ? Mon style fleuri et baroque ? Ainsi ai-je lu pour la première fois la version française de la Plaisanterie. (Jusqu'alors je n'avais pas l'habitude de lire et de contrôler mes traductions ; aujourd'hui, hélas, je consacre à cette activité sisyphesque presque plus de temps qu'à l'écriture elle-même.)
Je fus stupéfait. Surtout à partir du deuxième quart, le traducteur (ah non, ce n'était pas François Kérel, qui, lui, s'est occupé de mes livres suivants !) n'a pas traduit le roman ; il l'a réécrit :
Il y a introduit une centaine (oui !) de métaphores embellisantes (chez moi : le ciel était bleu ; chez lui :sous un ciel de pervenche octobre hissait son pavois fastueux ; chez moi : les arbres étaient colorés ; chez lui : aux arbres foisonnait une polyphonie de tons ; chez moi : elle commença à battre l'air furieusement autour d'elle ; chez lui : ses poings se déchaînèrent en moulin à vent frénétique (…).
Oui, aujourd'hui encore, j'en suis malheureux. Penser que pendant douze ans, dans nombreuses réimpressions, la Plaisanterie, s'exhibait en France dans cet affublement !… Deux mois durant, avec Claude Courtot, j'ai retravaillé la traduction. La nouvelle version (entièrement révisée par Claude Courtot et l'auteur) a paru en 1980.
Quatre ans plus tard, j'ai relu cette version révisée. J'ai trouvé parfait tout ce que nous avions changé et corrigé. Mais, hélas, j'ai découvert combien d'affectations, de tournures tarabiscotées, d'inexactitudes, d'obscurités et d'outrances m'avaient échappé !
En effet, à l'époque, ma connaissance de français n'était pas assez subtile et Claude Courtot (qui ne connaît pas le tchèque) n'avait pu redresser le texte qu'aux endroits que je lui avais indiqués. Je viens donc de passer à nouveau quelques mois sur la Plaisanterie.»

Durant ses premières années en France Milan Kundera soutenait qu'il avait dit tout ce qu'il avait à dire et qu'il n'écrirait plus de romans.
Il se passe six ans avant que le Livre du rire et de l'oubli (achevé en 1978 et publié en 1979) ne voie le jour. Ce qui différencie ce livre de ceux écrits précédemment c'est l'angle de vue. Dans ce livre Kundera réexamine son passé communiste et le dénonce à travers des thèmes comme l'oubli (à l'Est les gens sont poussés à oublier par les autorités tandis qu'à l'Ouest ils oublient de leur propre initiative) ou l'idéal de créer une société communiste mais cette fois d'un point de vue externe, « de l'Ouest ».
En 1978 il s'installe à Paris où il enseigne à l'École des hautes études en sciences sociales. Il termine l'Insoutenable légèreté de l'être en 1984 (publiée en 1985) lequel est son roman le plus connu. Avec ce livre Kundera devient un auteur reconnu mondialement surtout après la sortie du film, réalisé par Philip Kaufman, en 1988.
Dans l'Insoutenable légèreté de l'être, l'auteur étudie le mythe nietzschéen de l'éternel retour de l'Homme. Il se concentre sur le fait que l'Homme ne vit qu'une fois, sa vie ne se répète pas et donc il ne peut corriger ses erreurs (allusion à sa jeunesse communiste). Et puisque la vie est unique l'Homme préfère la vivre dans la légèreté, dans un manque absolu de responsabilités. Il parle aussi du kitsch qui nie les côtés laids de la vie et n'accepte pas la mort. « Le kitsch est la négation de la merde ».
l'Immortalité est publiée en 1990. Ce roman est une critique de la civilisation européenne occidentale vers la fin du XXe siècle. Il proteste contre la tendance du monde contemporain de rendre toute chose superficielle, facilement digérable. Kundera réagit face à cette attitude en construisant délibérément ses récits de manière qu'ils ne puissent être résumés facilement.
En 1995 (publié en 1998), Milan Kundera termine son premier livre écrit en français, la Lenteur. Il continue, ici, ce qu'il avait commencé avec l'Immortalité, une critique de la civilisation de l'ouest de l'Europe. Kundera compare la notion de lenteur, associé à la sensualité dans le passé mais aussi un acte qui favorise la mémoire, à l'obsession de vitesse du monde contemporain.
l'Identité (achevée en 1997 publiée en 2000) est le deuxième livre que Kundera écrit directement en français. Tout comme la Lenteur, l'Identité est une œuvre de maturité. Ce roman est un roman d'amour. Il rend hommage à l'amour authentique, à sa valeur face au monde contemporain. Le seul qui puisse nous protéger d'un monde hostile et primitif.
l'Ignorance (achevée en 2000 publiée en 2003). Déjà à partir du deuxième livre, on parlait d'un « cycle français » dans l'œuvre de Kundera, d'un « second cycle ». Cette fois c'est confirmé. La même forme se trouve dans les trois romans : moins de pages, un nombre réduit de personnages, néanmoins on trouve l'écriture dense et profonde du « cycle » précédent. Ce roman parle du retour impossible (dans son pays d'origine). On retrouve une continuité dans les thèmes utilisés auparavant et ceux employés dans ce livre. L'auteur examine inlassablement l'expérience humaine et ses paradoxes. Le malentendu amoureux en est le canon.
Kundera est quelqu'un de très privé. Il garde les détails de sa vie privée comme un secret « qui ne regarde que lui ». Depuis 1985 il n'accorde plus d'interview, mais accepte de répondre par écrit. Toute information à propos de sa vie privée est scrupuleusement contrôlée par lui. Sa biographie officielle dans les éditions françaises se résume à deux lignes : « Milan Kundera est né en Tchécoslovaquie. En 1975 il s'installe en France ».


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