Výlet k nádražní hale (Czech)
Město se měnilo. V noci nad ním sice stejně samozřejmě jako v 10. století a
jako kdykoli jindy visel měsíc v tmavý bráně, někdy plný a oteklý jako tvář
opilce, jindy plaval v mracích a nebyl skoro vidět, skleněná cetka, nežhnul,
ale stejně doháněl zparchantělé městské psy k šílenství. V tomhle svitu,
kdykoli měsíc dosáhl svý chladný intenzity, milenci dopili láhev a vrhli se na
sebe, koutky vykousaný z velký lásky, vrahoun otočil kudlou v ráně a zašklebil
se, v tomhle světle hodná máma zničehonic provedla svýmu plaváčkovi něco
úděsnýho a žlutá síla tekla dolů a stékala na koleje tramvají a vlaků a ty se v
té záplavě světla leskly... Pán světa chytil noc ve středu temnoty a obrátil ji
naruby jako čerstvě staženou kůži, na nebi hořelo slunce. Bilo do městských zdí
a chodníků a teprv teď byla špína špínou a hniloba hnilobou a byly vidět.
Slunce sálalo, nutilo krev, aby se pohybovala pomaleji, tekla líně, zesládla,
nebo naopak, pumpy zběsile pracovaly a krev jako by chtěla stříkat z obalu. Tak
mi to alespoň připadalo, nic moc hezkýho.
Město se měnilo, mříže a železné rolety po léta stažené jen k rezavění se znovu
čerstvě natíraly a často teď přes ně šel i nápis se jménem. Zaprášené sklepy a
špinavé putyky v bývalé židovské čtvrti se chytře měnily v luxusní obchody. K
mání byly lodní kufry z minulého století, knížka diktovaná samotnou Madonnou i
s jejím řetězem, taky ananasy a jemný tabák, deníky mrtvých hereček, snobská
kola od formanských vozů, stejně jako karabáče, panenky, cestovní grály s krví
dobrodruha, mince, podobizny Kafky, střelnice se všemi dělnickými prezidenty,
hadry, kosti i kůže i všechno ostatní. Vzadu ve výloze byly dvě sošky mužů-psů,
postavy shrbené pod nákladem v proutěných koších, dívaly se přes rameno a možná
znaly i tvé jméno. Byly to sošky ďábla, dlouho je nikdo nekupoval. Když z
výkladu konečně zmizely, ulevilo se mi. Ale druhý den tam stála soška ženy s
kočičí hlavou, měla havraní vlasy, zelený oči, vsazený drahý kameny, ty vlasy
byly lidský. A šlo to z ní taky. Firma, které obchod patřil, se jmenovala
Pozener, byli z Vídně a ve znaku měli býčí rohy.
Město se měnilo, staré rozbité zdi se strhávaly, rozpraskanou tajemnou mapu
omítky přikryla reklama, chodníky dostaly nové dláždění, léta stojící plechové
a dřevěné ohrady mizely přes noc. Zchátralých baráků se ujímali majitelé a
zkoušeli je měnit na hotely, hostince, velkoobchody se sklem, cestovní
kanceláře. Z přízemních bytů se na ulici prodávaly dřevěné hračky, párky,
noviny, časopisy, perník i zlato, podle nátury, daňový přiznání bylo k smíchu i
těm zatrpklejším humoristům. Prachy nesmrděj, říkali si smraďoši a porcovali
ulice i náměstíčka podle velikosti svých stánků. Na periferiích a v odlehlých
čtvrtích vznikala nová centra okolo diskoték, malých obchodních domů, nových
hospod. Mandl u nás v ulici se večer plnil matkami rodin. Řek mi, že sem už jen
jeho bytná, tak sem 10 vyrazila a nebydlí. Ten můj zas přijde dneska vožralej,
minule šel s taškou na nákup, když se vrátil, potraviny hnily. Tady máte ty
košile, pane, řekla mi a už koukala, abych zmizel. Jo, že nemáte drobný, vy
prostě nemáte, ale dáte mi to prvního, nebo máte po županu. Ten flaksy nežere,
zaslechl jsem ještě. Ale to mou žízeň po životě neukojilo. Zkoumal jsem, jak
umořit svýho zdravýho ducha v obchodním podnikání. Dotáhl jsem to na žoldáka
litery, obchodníka se slovy, vypráskaného nádeníka. Source of the quotation | http://czlit.cz/main.php?pageid=97&author_id=186&inc=&sample_id=421 |
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Excursion dans un hall de gare (French)
La ville se transformait. Dans la
nuit qui la surplombait, la lune était suspendue à son portail obscur, tout
comme elle l'était déjà au Xe siècle et comme elle l'avait été à n'importe
quelle autre époque, tantôt pleine et bouffie comme un visage d'ivrogne, tantôt
voguant parmi les nuages, babiole de verre presque invisible ; elle n'était pas
incandescente et rendait pourtant fous tous les bâtards de la ville. Dans cette
luminescence, à chaque fois que la lune atteignait sa froide intensité, les
amants vidaient leur bouteille et se jetaient l'un sur l'autre, bribes dévorées
d'un grand amour, l'assassin tournait son surin dans la plaie en faisant une
grimace, dans une lueur pareille, la gentille maman faisait à son petit bambin
quelque chose d'horrible et une force jaune se répandait sur le sol et
dégoulinait le long des rails des trams et des trains qui brillaient dans ce
déluge de lumière... Le seigneur de toutes choses saisit la nuit au coeur même
de l'obscurité, et la retourna comme une peau fraîchement retirée, le soleil
brilla dans le ciel. Il frappait les murs de la ville et les trottoirs et alors
seulement la crasse était crasse et la putréfaction putréfaction et elles
étaient visibles. Le soleil rayonnait, il forçait le sang à circuler moins
vite, à couler paresseusement, ou bien au contraire, les pompes travaillaient
avec acharnement, et le sang semblait vouloir gicler hors de son enveloppe.
C'est du moins ce qui me semblait. Rien de bien joli.
La ville se transformait, les grilles et les rideaux de fer descendus et
offerts depuis des années à la rouille étaient repeints, et on les voyait
souvent barrés d'un écriteau avec un nom. Les caves poussiéreuses et les gargotes
du quartier juif étaient ingénieusement reconverties en magasins de luxe. Ici,
on pouvait acheter des coffres de navires datant du siècle dernier, un petit
livre dicté par Madonna elle-même avec sa chaîne, des ananas et du tabac doux,
des journaux intimes de comédiennes décédées, les roues très snob de voitures
ayant appartenu à Milos Forman, ainsi que des martinets, des poupées, des
graals de voyage ayant recueilli le sang d'un aventurier, des pièces de
monnaie, des portraits de Kafka, des stands de tir avec tous les présidents
communistes, des nippes, des os, des peaux et tout un tas de choses. En
retrait, dans la vitrine, on pouvait voir deux statuettes représentant des
hommes-chiens, dont la silhouette ployait sous le fardeau de leurs paniers d'osier,
qui regardaient derrière elles et connaissaient peut-être ton nom. Ces
statuettes figuraient le diable, et longtemps personne ne voulut les acheter.
Je fus soulagé quand elles disparurent enfin de cette vitrine. Mais le
lendemain, à leur place, se dressait la statuette d'une femme à tête de chat,
avec des cheveux de jais, des yeux verts, elle était sertie de pierres
précieuses et ces cheveux étaient des cheveux humains. C'est d'ailleurs
l'impression qu'elle donnait. L'entreprise à laquelle appartenait le magasin
s'appelait Pozener, elle était basée à Vienne, et son sigle représentait des
cornes de taureau.
La ville se transformait, on abattait les vieux murs lézardés, la carte
mystérieuse des fissures était dissimulée par des publicités, on repavait les
trottoirs, des palissades en bois ou en tôle ondulée qui se dressaient depuis
des années disparaissaient en une nuit. Les propriétaires s'emparaient
d'immeubles vétustes et tentaient d'en faire des hôtels, des restaurants, des
magasins de cristal, des agences de voyages. Depuis les appartements de
plain-pied, on vendait des jouets en bois, des saucisses, des journaux, des
magazines, de l'or et du pain d'épice selon l'humeur, et même les humoristes
les plus aigris trouvaient les déclarations d'impôts ridicules. L'argent n'a
pas d'odeur, se disaient-ils tandis qu'eux-mêmes puaient, et ils découpaient
les rues et les placettes en fonction de la taille de leurs stands. En
périphérie et dans les quartiers reculés naissaient de nouveaux centres autour
de discothèques, de petits centres commerciaux, de nouveaux bars. Le soir, le
pressing de notre rue est plein de mères de famille. Il m'a dit que suis plus
que sa logeuse, alors je me suis tirée à 10 h, mais il est pas à la casa. Mon
mec va encore rentrer bourré ce soir, la dernière fois qu'il est parti avec un
sac pour faire des courses, la bouffe était déjà en train de pourrir quand il
est rentré. Voilà votre chemise, monsieur, elle m'a dit, et elle était pressée
que je foute le camp. Ouais, vous avez pas de monnaie, mais donnez-moi le
premier, sinon, tant pis pour votre robe de chambre. Je l'ai encore entendue
dire en voilà un qui boit pas que de l'eau. Mais ça n'a pas désaltéré ma soif
de vivre. Je cherchais à noyer mon esprit sain dans une entreprise commerciale.
Je me suis fait soldat des lettres, marchand de mots, un tâcheron roublard.
Source of the quotation | http://czlit.cz/main.php?pageid=97&author_id=186&inc=&sample_id=472 |
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