This website is using cookies

We use cookies to ensure that we give you the best experience on our website. If you continue without changing your settings, we'll assume that you are happy to receive all cookies on this website. 

The page of Gautier, Théophile, French biography

Image of Gautier, Théophile
Gautier, Théophile
(1811–1872)

Biography

Théophile Gautier, né Tarbes le 30août 1811, mort à Neuilly, est issu d'une famille de petite bourgeoisie avec laquelle il vint rapidement s'établir à Paris.
Parmi ses lieux de séjour, Paris l’emporte quantitativement; il voyagera cependant beaucoup à travers l’Europe, en Orient, en Afrique.
Sa vocation initiale et sa première profession sont la peinture. Ce sont des sensations de peintre qu’il conserva de ses voyages. Il pratique, sans s’y efforcer, par la seule pente de sa nature, cette «transposition d’art».
Mais, le 27juin 1829, il fait une rencontre décisive, celle de Victor Hugo, qui lui donne aussitôt le goût de la littérature. Fidèle à Hugo, Gautier assistera avec éclat et enthousiasme à la première de son drame Hernani, le 25 février 1830. Lors de cette soirée mouvementée, restée dans l'histoire littéraire sous le nom de «bataille d'Hernani», il se range du côté de la troupe romantique qui défendit Hugo contre les tenants du classicisme. Notons, pour la petite histoire, que le gilet rouge flamboyant qu'il arborait ce soir-là fit scandale et resta célèbre.
Gautier se déclara toujours fidèle aux choix esthétiques qu'il avait faits en 1830 et, d'une certaine manière, même si son œuvre évoluera vers une esthétique formaliste, il restera, en son âme, romantique jusqu'à la fin.
Vers la fin de l'année 1830, Gautier commence à participer aux rencontres du «petit cénacle», groupe d'artistes et d'écrivains qui se réunissent dans l'atelier du sculpteur Jehan Duseigneur. Là, il se lie d'amitié avec Nerval, Pétrus Borel, Alphonse Brot, Philotée O'Neddy et Joseph Bouchardy. Il mène à cette époque une joyeuse vie de bohème.
C'est le 4 mai 1831 que le Cabinet de lecture publia la Cafetière, son premier conte fantastique. Dès lors, son talent dans cette veine très en vogue ne cesse de s'affirmer avec des textes comme Arria Marcella (1852), le Roman de la momie (1858) ou Spirite (1866). Parallèlement à ses contes, Gautier publie de nombreux textes en prose, comme les Jeunes-France, romans goguenards (1883), recueil de nouvelles souvent parodiques ou encore le roman Mademoiselle de Maupin (1835), qu'il fait précéder d'une préface provocante et scandaleuse, où il affirme ses principes esthétiques.
En 1836, Gautier édite son premier article dans la Presse, le nouveau journal d'Émile de Girardin, pour lequel il travaille jusqu'en 1855, puis il se consacre au Moniteur universel jusqu'en 1868. Gautier écrivit alors quelque mille deux cents articles, tout en se plaignant du joug que lui impose la presse quotidienne. Le gagne-pain de ce gagne-petit épuise en lui la veine du poète. Il se console par le seul opium efficace: l’écriture.
Malgré ses difficultés matérielles, Théophile Gautier devint un poète presque officiel à la fin de sa carrière, sous l'Empire; en 1868, il fut nommé bibliothécaire de la princesse Mathilde.
À sa mort, survenue le 23 octobre 1872, Victor Hugo et Mallarmé témoignèrent de l'importance de cet écrivain par deux poèmes qui furent réunis sous le titre de Tombeau de Théophile Gautier (1873). Par ailleurs, en 1857, n'oublions pas que Baudelaire lui dédia ses Fleurs du mal.
L'image que l'on retient aujourd'hui de Gautier est celle d'un partisan presque fanatique de Victor Hugo et d'un romantique échevelé. Or, s'il est vrai que ses poèmes des années 1830 sont marqués par une thématique sombre, voire par un humour macabre qui caractérise, par exemple, le dialogue entre «la Trépassée et le Ver», dans «la Comédie de la mort» (1838), Gautier se distingue nettement des autres romantiques par son souci formaliste, qui annonce celui de Baudelaire et des Parnassiens.
Il n’est pas étonnant que le pays où est né Gautier, où il a vécu peu de temps, où il est retourné longtemps après, en 1859, soit un paysage fort et âpre, situé sur la route de l’Espagne: le chaud génie du Midi respire là, plus plastique que musical, avec une pointe espagnol qui percera dans les vers de «España» (1845), emplit de l’Espagne du sang, de la volupté et de la mort. Dans cette oeuvre, s’introduisent dans une apparente joie de vivre les sujets sombres et violents de Ribera, ou les tons verts, les blafardes pâleurs de Valdes Leal et ce réalisme de l’horreur qui semble se souvenir de Villon et annoncer Baudelaire.
Un professeur d’écriture, c’est ce que devient au milieu de sa vie et jusqu’à sa mort, celui qui écrira ce récit habilement transcrit de Scarron dans la manière du Roman comique: Le Capitaine Fracasse (1863), paru en feuilleton de 1861 à 1863. Situé dans la Gascogne du XVIIe siècle, ce roman est une parodie joyeuse du Roman comique: les péripéties rocambolesques, les personnages archétypiques et les paysages y forment un ensemble admirable de justesse et d'harmonie.
Aux années où Victor Hugo se met à l’octosyllabe et aux «Chansons des rues et des bois», où les étagères s’encombrent de bibelots et de chinoiseries, Théophile Gautier invente pour son propre compte ce que les Goncourt appelleront l’«écriture artiste». En effet, dans l'ensemble de l'oeuvre de Gautier, le sujet importe moins que les mots et le plaisir de raconter : davantage encore qu'un partisan de l'art pour l'art, il fut un esthète, privilégiant d'une manière provocatrice l'esthétique au détriment des autres fonctions de l'oeuvre, en particulier de ses fonctions morales. Cet esthétisme est le principal point commun entre ses poèmes, «Émaux et Camées» (1852), pièces d’anthologie et de joaillerie en accord avec la génération de Théodore de Banville, et ses grands romans.
Émaux et Camées, qui se situe à la croisée du romantisme et de la poésie parnasienne, illustre idéalement les principes esthétiques de Gautier et son exigence de perfection.
Gautier a été, comme Charles Nodier, de ceux qui ont infusé un sang jeune et dru à l’expression française. Il le doit, pour une part, à l’atelier de l’artiste, au vocabulaire technique de la critique d’art.
Parallèlement à son oeuvre de poète et de romancier, Gautier est aussi un témoin passionné de son époque comme en témoignent des oeuvres telles que Voyage en Espagne (1845), les Beaux-Arts en Europe (1855), recueil de critiques d'art, Voyage en Russie (1867) ou son Histoire du romantisme (posthume, 1874), laissée inachevée. Il consacra aussi un essai à la vie d'Honoré de Balzac (1859) et composa des livrets de ballets pour l'Opéra, notamment Gisèle (1841) et l'Anneau de Sacountâla (1858).


http://www.anthologie.free.fr
Literature ::
Translation ::

minimap