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The page of Hrabal, Bohumil, French biography

Image of Hrabal, Bohumil
Hrabal, Bohumil
(1914–1997)

Biography

(Židenice, Brno, Moravie, 1914 — Zidenice, 1997). Devenu que sur le tard écrivain de profession, il occupe les emplois les plus divers, jusqu’à ce que le succès, immédiat de son premier recueil de nouvelles publié en 1963, Perlička na dne [La petite perle au fond de l’eau], lui permettent de se consacrer entièrement à la littérature. « Son œuvre est gigantesque (dix-neuf de volumes dans l'édition des Écrits), sa bibliographie difficile : les mêmes textes connaissent des versions divergentes, éditées presque simultanément dans les circuits de l'exil, du samizdat et dans le réseau officiel. Traduit en français dès les années soixante, Hrabal conquit son public en partie grâce aux adaptations cinématographiques dont il bénéficia, dans le contexte de la “nouvelle vague” tchèque. Mais les lecteurs s'enthousiasmeront pour le récit Une trop bruyante solitude,le quasi-roman Moi qui ai servi le roi d’Angleterre et l'étourdissante autobiographie Les Noces à la maison,conçus dans les lourdes et longues années 70 et 80. La splendeur de ces textes était pensée comme antidote à l'amertume d'une “normalisation” sans issue ; pour l'Occident qui comprend alors, bien tard, qu'en Europe centrale, une partie de lui-même a été “kidnappée”, leur auteur sera, avec Milan Kundera, I’immense révélation du roman tchèque. Il sera l'autre grand écrivain de Bohême, celui qui au contraire du premier n'a pas voulu émigrer - entre autres pour rester aux sources de sa langue, ce corps vivant.
On peut penser que toutes les métamorphoses de cette œuvre, ces éléments si variés et parfois contradictoires, ont historiquement puisé à la même source, dans une conception de la création littéraire située entre le surréalisme et la poétique du Groupe 42. Certes, Hrabal multiplie les “parrainages” de son œuvre, notamment, pour ce qui est de la littérature de Bohême, en direction de Franz Kafka et de la littérature plébéienne incarnée par Jaroslav Hašek (mais, par son intermédiaire, des almanachs populaires et même des lectures de colportage remontant à l'âge baroque), et de la provocation de Ladislav Klima ou Jakub Deml ; mais Hrabal s’habituera, par exemple dans Une trop brayante solitude, à convoquer tous les grands noms de la littérature et surtout de la philosophie universelle (de Nietzsche et Kant à Lao T'seu). Par ailleurs, comme les surréalistes, il pénètre dans la sphère de la surréalité, au caractère miraculeusement artistique, gagnant par endroit l'aspect de l'apparition ou du rêve ; mais il y parvient en se fondant sur une base authentique, la réalité triviale, quotidienne, celle de la périphérie et des brasseries, dont il ne se prive pourtant pas d'accentuer les contrastes, de recomposer le contenu, par un processus d'appropriation et de ritualisation. C'est sans doute la raison pour laquelle les textes contiennent à la fois argot et expressions poétiques, considérations terre à terre ou visées intellectuelles, propos de café du commerce ou graffitis de chiottes et pensées philosophiques, associant la structure de la palabre d'auberge et de la création littéraire. De même, les héros de Hrabal sont pour la plupart des marginaux, quand ils ne se situent pas tout simplement sur le “dépotoir de l'histoire”, capables qu'ils sont pourtant de s'élever au-dessus de leur situation par leur don de fabulation, onirique et poétique. »(Xavier Galmiche).
ANTHOLOGIES / REVUES : « Une bouffée d’air frais » (Pábitelé), nouvelle extraite du recueil Les Palabreurs (1964), traduite du tchèque par O. Beneš et P. Lecler dans Au fil de la prose, Orbis, 1965 ; Le Monde, 3 août 1968 ; Panorama de la littérature tchèque n° 2, 1981 ; « Un dimanche avec mon oncle Pepi », extrait de Rencontres et visites (1970), traduit du tchèque par Milena Braud dans Nouvelle Alternative n° 2-3, 1986 ; « La flûte enchantée » (1989), traduit du tchèque par Marianne Canavaggio dans Autrement H. S. n° 46, 1990 ; « Le partenariat pour la paix », traduit du tchèque par Milena Braud dans Bulletin de la Lettre Internationale n° 2, 1995 ; « Ionophorèse » (Iontoforéza), nouvelle extraite du recueil Les Palabreurs (1964), traduite du tchèque par Marianne Canavaggio dans Nouvelles pragoises, L’Esprit des péninsules, 1999 ; « Légende de la belle Julinka » (Legenda o krásné Julince), extrait du recueil Moryatáty a legendy [Faits-divers sanglants et légendes] (1968), traduit du tchèque par Xavier Galmiche dans Théodore Balmoral, [Orléans], n° 38, 2001.
— Les Palabreurs, (textes extraits de Perlička na dně [Petite perle au fond de l’eau], 1963 ; Pábitelé [Les palabreurs], 1964 ; Postřižiny [La chevelure sacrifiée], s. 1974, o. 1976 ; Život bez smokingu [Une vie sans smoking], o. 1986), nouvelles traduites du tchèque par Marianne Canavaggio, postface de Claudio Magris. [Paris], Éditions Albin Michel, « Les Grandes traductions », 1991, 320 p., 21.34 € — réédition avec une présentation de Linda Lê : [Paris], Librairie Générale Française, « Le Livre de poche. Biblio » n° 3198, 1993, 278 p., 6.40 €.
— Bambini di Praga (paru sous le titre Bambini di Praga-Benátská noc [Bambini di Praga-Nuit à Venise] dans la revue Plamen VI n° 1, 1964, puis sous celui de Bambini di Praga 1947 dans Pábitelé [Les palabreurs], 1964), traduit du tchèque par Alain Slivinský, dramatisation de Václav Nývlt. [Prague], Éditions Dilia, 1978, 84 p., épuisé.
— Trains étroitement surveillés, suivi de Cours de danse pour adultes et élèves avancés (Ostře sledované vlaky, 1965 ; Taneční hodiny pro starší a pokročilé, 1964), deux récits traduits du tchèque par François Kérel. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1969, 232 p., épuisé — réédition de Trains étroitement surveillés : Gallimard, « Folio » n° 1529, 1984, 128 p., 3 €.

— Vends maison où je ne veux plus vivre (Inzerát na dům, ve kterém už nechci bydlet, 1965), traduit du tchèque par Claudia Ancelot, postface de Petr Král. [Paris], Éditions Robert Laffont, « Pavillons. Domaine de l’Est », 1989, 172 p., 15.25 € — réédition : [Paris], Éditions du Seuil, « Points. Roman » n° R.543, 1992, 172 p., 5.95 €.
— Cruautés ramassées (Baron Prášil, recueilli dans Automat svet [Le self-service Univers], 1966), traduit du tchèque par Erika Abrams, huit lithographies de Pavel Roučka. [Paris], Librairie Croulebarbe, 1987, 56 p. (tirage limité), épuisé.

— Moi qui ai servi le roi d’Angleterre (Obsluhoval jsem anglického krále, s. 1971, e. 1980, o. 1982, 1989), traduit du tchèque par Milena Braud. [Paris], Éditions Robert Laffont, « Pavillons », 1981 ; réimpressions, 1989, 1995, 198 p., 19.67 € — réédition : [Paris], Librairie générale française, « Le Livre de poche. Biblio » n° 3151, 1991, 256 p., épuisé.
— La Chevelure sacrifiée, (Postřižiny, s. 1974, o. 1976), roman traduit du tchèque par Claudia Ancelot. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1987, 144 p., 12.04 € — réédition : Gallimard, « L’Étrangère », 1994, 176 p., 7.40 €.

— La Petite ville où le temps s’arrêta (Městečko, kde se zastavil čas, s. 1974, e. 1978 ; texte revu dans Krasomutneni [Beaux chagrins], o. 1979, 1991), traduit du tchèque par Milena Braud. [Paris], Éditions Robert Laffont, « Pavillons », 1985, 1992, 192 p., 12.50 € — réédition avec une présentation par Claudia Ancelot : [Paris], Éditions du Seuil, « Points » n° P.43, 1995, 172 p., 5.95 €.
— Tendre Barbare (Něžný barbar, s. 1974, e. 1981, 1990), traduit du tchèque par Marianne Canavaggio, avant-propos de Susannah Roth, illustrations de Vladimír Boudník. [Paris], Éditions Maren Sell, « Petite Bibliothèque européenne du XXe siècle », 1988, 1990, 144 p., épuisé — réédition avec une présentation de Linda Lê : [Paris], Librairie Générale Française, « Le Livre de poche. Biblio » n° 3201, 1993, 120 p., épuisé.
— Une trop bruyante solitude (Příliš hlučná samota, s. 1977, e. 1980, 1989), traduit du tchèque par Max Keller, postface de Susanna Roth. [Paris], Éditions Robert Laffont, « Pavillons. Domaine de l’Est », 1983, 1998, 136 p., 15.09 € — réédition avec une présentation par Václav Jamek : [Paris], Éditions du Seuil, « Points » n° P.439, 1997, 128 p., 4.98 €.

— Les Millions d’Arlequin, (Harlekýnovy milióny, o. 1981), roman traduit du tchèque par Milena Braud et Marie-Elisabeth Ducreux. [Paris], Éditions Robert Laffont, « Pavillons. Domaine de l’Est », 1995, 240 p., 19.67 euros — réédition avec une présentation par Claudia Ancelot : [Paris], Éditions du Seuil, « Points » n° P.351, 1997, 244 p., 6.40 €.

— Les Noces dans la maison. La trilogie des souvenirs, (Svatby v domě. Jedna autobiogafická trilogie, s. 1986, e. 1987, 1991) : Les Noces dans la maison (Svatby v domě) ; Vita nuova (Vita nuova) ; Terrains vagues (Proluky [Brèches]), traduit du tchèque par Claudia Ancelot. [Paris], Éditions Robert Laffont, « Pavillons. Domaine de l’Est », 1990, 514 p., 22.87 € — réédition : [Paris], Éditions du Seuil, « Points. Roman » n° R.569, 1993, 602 p., 9.45 €.

— Lettres à Doubenka (textes tirés de Listopadový ůragán [L’ouragan de novembre], 1990), traduit du tchèque par Claudia Ancelot. [Paris], Éditions Robert Laffont, « Pavillons. Domaine de l’Est », 1991, 172 p., 16.77 euros — réédition avec une présentation par Claudia Ancelot : [Paris], Éditions du Seuil, « Points. Roman » n° R.655, 1994, 216 p., 5.95 €.

— Rencontres et visites (textes tirés de Perlička na dne [La petite perle au fond de l’eau], 1963 ; Poupata [Les bourgeons], 1970 ; Básnění [Poèmes], s. 1987, 1989 ; Symposion, 1992), choix et présentation de Petr Král, traduit du tchèque par Claudia Ancelot. [Paris], Éditions Robert Laffont, « Pavillons. Domaine de l’Est », 1997, 234 p., 21.19 euros.

— Les Souffrances du vieux Werther (Utrpení starého Werthera, textes tirés de Schizofrenické evangelium [Évangile schizophrène], 1990), traduit du tchèque par Marianne Canavaggio. [Paris], Éditions Maren Sell, « Petite Bibliothèque européenne du XXe siècle », 1991, 152 p., épuisé — réédition : [Paris], Éditions « 10-18. Domaine étranger » n° 2790, 1996, 128 p., 4 €.

— Les Imposteurs et autres nouvelles (textes tirés de Perlička na dne [La petite perle au fond de l’eau], 1963 ; Pábitelé [Les palabreurs], 1964 ; Slavnosti sněženek [Les fêtes des perce-neige], 1978 ; Krasosmutnění [Douce tritesse], 1979), traduit du tchèque par Marianne Canavaggio. [Paris], Éditions Albin Michel, « Les Grandes traductions », 1996, 228 p., 18.29 €.
— Peurs totales, suivi de Cassius dans l’émigration (Totální strachy, 1990 ; Cassius v emigraci, 1990), traduit du tchèque par Marianne Canavaggio et Claudia Ancelot. [Paris], Éditions Critérion, 1991, épuisé.

— À bâtons rompus avec Bohumil Hrabal, entretien avec Christian Salmon, précédé de « Éloge de Hrabal » par Václav Havel, traduit du tchèque par Marianne Canavaggio. [Paris], Éditions Critérion, 1991, épuisé.
— Praha, texte de Bohumil Hrabal, photographies de Magdi Sénadji. [Paris], Éditions Marval, 2000, 96 p., 29.73 €.
BIBLIOGRAPHIE : Václav Havel, Bohumil Hrabal, traduit du tchèque par Claudia Ancelot. [Paris], Éditions José Corti, « En lisant, en écrivant », 1991, 32 p., 6.86 € — Bohumil Hrabal, le palabreur, édition de Xavier Galmiche, Jitka de Préval et Lenka Stránská, traductions de Xavier Galmiche et Monika Mračková, [Paris], Centre tchèque de Paris / Institut Français de Prague / Université de Paris IV-Sorbonne, numéro hors-série 3 des Cahiers Slaves, 2001, 96 p., illus., 6 € [Sommaire : Michael Wellner-Pospíšil, « L’écrivain » ; Xavier Galmiche, « Un palabreur » et « Portrait » ; Václav Kadlec, Lenka Stránská, « Bibliographie » ; Jitka de Préval, « Filmographie » ; Susanna Roth, « Les “Palabreurs” de Bohumil Hrabal. Continuité ou rupture dans l’évolution littéraire ? » ; Bohumil Hrabal, « Poldi la belle » et « Cette ville est à la charge de ses habitants » ; Album de dix-sept photos] — Le Roman d’un palabreur, édition de Xavier Galmiche. Actes du colloque tenu le 8 et 9 juin 2001 à Paris sur Bohumil Hrabal, [Paris], Presses universitaires de la Sorbonne, 2002, à paraître.

FILMOGRAPHIE : Bohumil Hrabal a collaboré au scénario de la plupart des films adaptés de ses œuvres : Les Petites perles au fond de l’eau (Perličky na dně, 1965), film composé de cinq courts métrages indépendants : Self-service Univers (Automat svět) de Věra Chytilová d’après la nouvelle homonyme (1963) ; Romance (Romance) de Jaromíl Jireš d’après la nouvelle homonyme (1964) ; La Mort de M. Baltazar (Smrt pana Baltazara) de Jiří Menzel d’après la nouvelle Smrt pana Baltisbergera [La mort de Monsieur Baltisberger] (1963) ; Les Tricheurs (Podvodníci) de Jan Němec ; La Maison de la joie (Dům radosti) d’Evald Schorm, — Un fade après-midi (Fádní odpoledne, 1965), film de Ivan Passer d’après la nouvelle homonyme (1963 ; première publication sous le titre V neděli se pohřbívá [Le dimanche on enterre], 1962) — Brutalités récupérées (Sběrné surovosti, 1965), film de Juraj Herz, d’après le conte Baron Prášil (1966) — Trains étroitements surveillés (Ostře sledované vlaky, 1966), film de Jiří Menzel, d’après le roman homonyme (1964) — Les Alouettes sur le fil / Alouettes, fil à la patte (Skřivánci na nitti, 1969), film de Jiří Menzel, d’après le roman Vends maison où je ne veux plus vivre (1965) — Retailles / Une blonde émoustillée (Postřižiny retailles, 1980), film de Jiří Menzel, d’après le roman La Chevure sacrifiée (1974) — Les Fêtes des perce-neige (Slavnosti sněženek, 1983), film de Jirí Menzel d’après d’après la nouvelle homonyme (1978) — Tendre barbare (Nezny barbar, 1989), film de Petr Koliha d’après le roman homonyme (1974) — Une trop bruyante solitude (Příliš hlučná samota, 1995), film de Věra Caisová d’après le roman homonyme (1977).

Hrabal (1995), documentaire réalisé par François Cazals et Michael Pospíšil pour la série « Un siècle d’écrivains » dirigée par Bernard Rapp (France 3).

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