Bekri, Tahar: Return to Tunisia (Retour en Tunisie (extraits) in English)
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Retour en Tunisie (extraits) (French)XIV
Sonnent les criées au matin des émules prospères Sur les quais Nos pas comme des caisses vides Résonnent dans le secret malhabile
Les voiles ramènent nos troubles bleutés
XV
Se déversent dans nos journées Empreintes de mimosas en fleurs Les eaux croupies comme des sanglots Figés dans les lueurs d’attache Allégresse volée à la litanie
L’ami dédiait des bergamotes sur la route
XVI
Ouvertes aux rouge-gorges dans les cercles pourpres Les saisons révèlent à l’olivier Leurs secrets Livrés à la terre de ses rires neuve
Les flots répondent à l’appel du torrent
XVII
Au seuil de l’ultime course trébuchent nos chevaux sobres Haltes de fortune Et cantabiles à rebours Les joutes perdent nos visages fauves
Au loin les souvenirs rongent leurs mors
XVIII
Et nous tressons de nos rayons orphelins Des aubades Qui percent l’étrange naufrage Aux portes de la mer éplorée
L’eau vêtue de nos embruns obscurs
XIX
Au baptême de la douleur la clameur enlise nos rivages frêles Et les paupières assoi√ées de rivières Nous avivons ébranlés les eaux dormantes Là-bas. La présence étreint ses voix de sel Dans la flamme des distances le poème fraternel!
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Return to Tunisia (English)XIV
Sounding the criée in the morning the welloff rivals On the wharves Our steps like empty crates Resound in the unskilled secret
Sails bring back our bluetinged troubles
XV
Spilling into our days Traces of flowering mimosas The waters stagnant as sobs Snared in the gleams of moorings Happiness stolen in litany
The friend set aside some pears on the way
XVI
Open to the redbreasts in crimson circles Seasons reveal to the olive tree Their secrets Given over to the earth new with its laughter
Water answers the call of the torrent
XVII
At the threshold of the ultimate race our sober horses stumble Waystations of luck And cantabiles backwards The joustings lose our tawny faces
In the distance memories champ at their bit
XVIII
And we weave from our orphaned shelves Dawning songs Piercing the strange shipwreck At the doors of the despairing sea
Water clothed with our dark spray
XIX
In the baptism of grief the clamor mires down our frail shores And the thirsting eyelids of rivers We quicken the sleeping waters shaken Over there. Presence enfolds its salt voices In the distant flame the fraternal poem.
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